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Nathanaëlle, un prénom de douleur et d’amour

Agréable surprise aujourd’hui !

Je cherchais un prénom féminin commençant par N pour un de mes personnages de roman. Comme à chaque fois je finis sur un site pour maman où, en général, je trouve des prénoms assez commun et très répandu. Et aujourd’hui j’ai eu l’agréable surprise de voir en première page de suggestion mon prénom : Nathanaëlle. Ce n’est vraiment pas courant … et encore moins pour fille. Du coup, j’ai eu envie de partager avec vous ma joyeuse découverte.

Enfant j’ai souvent eu le droit a des remarques (d’enfant comme d’adulte) du style : « Mais Nathanaëlle c’est un prénom de garçon non ? » Bah non patate si je le porte ! Nathanaëlle est un prénom mixte qui signifie « Don de Dieu » ou « Cadeau de Dieu » en hébreu, mes parents m’ont choisi ce prénom, car après 3 garçons ils voulaient vraiment une fille et qu’ils ont réussi seulement 11 ans après mon troisième frère.

Avec un prénom peu commun vous devez sûrement penser que j’ai pu faire partie de ces enfants qui n’auront jamais un « jumeau de prénom » dans sa classe, et pourtant si ! En CM1, CM2 et 6e il y avait un garçon qui s’appelait Nathanaël. Comme j’étais la nouvelle et qu’il avait déjà toute sorte de surnom (Nath, Nathou etc…) on m’a affublé d’un surnom que je n’avais pas choisi et manquant totalement d’originalité : mes initiales, « NV ». Cela me rappelait ainsi à quel point j’étais insignifiante, et pas à ma place. Je ne valais même pas la peine qu’on s’adresse à moi par mon prénom. Ou que l’on me donne un surnom sympa comme le font les camarades. Et il a fallu attendre le lycée pour ne plus être appelé ainsi, un déménagement, un changement d’école et personne qui me connaissait avant, la recette miracle. Mais ce n’est clairement pas quelque chose que je garde comme un bon souvenir… J’en suis venue a détester mon prénom, à en vouloir à mes parents et à rêver de changer de prénom une fois plus âgée.

Je vous laisse imaginer ma tête et ma déception quand ma mère m’a offert une serviette brodée « NV ». Je ne vous cache pas que je l’ai très mal vécu. J’ai fondu en littéralement en larme sous son nez. Comment ma mère avait pu me faire ça ? Elle ne se rendait juste pas compte… Elle ne savait pas. Ce fut une découverte pour elle. J’ai longtemps caché à mes parents combien je souffrais à l’école… Et je lui ai avoué que c’était le « surnom » (des initiales ce n’est pas un surnom !) que j’avais au collège.

Heureusement le temps apporte son lot de consolation et aide à oublier. J’aime mon prénom, car il signifie tout l’amour que mes parents me portent. Il montre combien j’étais désirée et attendue. Il n’y a pas plus belle preuve d’amour de parents pour leur enfant. Et rien que pour cela je m’estime très chanceuse et je remercie infiniment mes parents.

Certes il n’est parfois pas simple à porter, et les gens l’écorchent facilement.

– Bonjour je m’appelle Nathanaëlle ?

– Na quoi ? [Insérer ici toute sorte de variantes bizarres qui ne ressemblent en rien à mon prénom]

Du coup, je suis passée à l’option 2 :

– Bonjour je m’appelle Nath.

– Nath ? Comme Nathalie ?

– Non comme Nathanaëlle.

– Natha quoi ?

Mais ça n’a pas porté ses fruits. Et j’en suis revenu à mon bon vieux surnom d’enfance que j’avais boudé durant ma crise d’ado : Nanou. On fait tous un jour ou l’autre une crise d’ado. Personne n’y échappe. J’avais besoin qu’on arrête de me traiter comme une petite fille (pour une personne qui n’aime pas grandir c’est assez contradictoire je vous l’accorde), et je sortais systématiquement : « Arrêtez de m’appelez Nanou, je suis une grande fille, appelez-moi Nath ! » On notera la grosse originalité de « Nath ». Et puis j’ai grandi, j’ai mûri aussi, et j’ai recroisé des amis d’enfance qui m’ont toujours appelé Nanou. Et je me suis rendu compte que je préférais mille fois que l’on m’appelle ainsi. Et c’est ce que fait maintenant mon chéri pour mon plus grand bonheur.

Cependant, contrairement à ce que certains peuvent penser, je n’ai jamais eu de soucis à l’écrire ou à l’épelé enfant. Au contraire je pense qu’avoir un long prénom avec un caractère spécial ça m’a permis de mieux maîtriser l’écriture.

Un prénom, ça vous colle à la peau, vous poursuit toute votre vie et pire que tout on ne le choisit pas. J’ai eu la chance d’avoir un prénom choisit avec amour par mes parents et ce n’est pas le cas de tout le monde. Malgré ça il a été dur et douloureux de le porter durant les années où l’on est le plus sensible. Enfant on se forge, se crée et se construit. Et pas grand-chose peut nous détruire. Alors, je vous en prie, ne vous moquez pas des prénoms des autres et choisissez-leur des surnoms qu’ils seront fiers de porter.

Merci.

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